| « Le
Serment de l’Orane » en toute amitié Le samedi 28 septembre notre troupe
s’est rendue à Quint-Fonsegrives, un endroit
charmant tout près de Toulouse, où le lendemain,
dimanche, devait être donnée la quatrième
représentation de notre pièce « Le Serment de
l’Orane ».
Depuis plusieurs mois, et de façon
intense, l’Amicale des Pieds-Noirs de
Quint-Fonsegrives emmenée, avec un enthousiasme peu
commun, par son Président Marcel LIZON, préparait cette
manifestation. La réception fut largement à la hauteur
des espoirs qu’ils avaient fait naître en nous
présentant leur programme. Aussi bien le samedi que le
dimanche tout fut parfait !
« Le Serment de
l’Orane » avait été choisi par
l’amicale et la municipalité comme pièce
inaugurale du Centre des Loisirs de la commune.
C’était un grand honneur.
Dès son arrivée le samedi, la
troupe s’est mise au travail, avec l’aide
efficace et souriante de Sandrine Servant et Yannick
Castillo chargées de nous accueillir et de mettre en
œuvre les moyens techniques mis à notre disposition
par la municipalité. Pendant tout l’après-midi les
répétitions et les mises au point se sont succédées.
Les comédiens ont dû être arrachés à leur travail en
début de soirée pour se rendre à une réception
dînatoire où nous attendait l’ensemble de
l’équipe de l’Amicale.
Après un repas de qualité, pris
dans une ambiance particulièrement conviviale et
souriante, les comédiens ont été pris en charge par
des familles d’accueil chez qui les mots
« amitié », « bonne humeur »,
« solidarité » ne sont pas des mots creux.
Le dimanche, après une nouvelle
demi-journée de travail appliqué et un plateau repas
offert par l’Amicale à la troupe, les portes furent
ouvertes pour laisser une foule impatiente prendre place
dans une salle conçue pour le spectacle sous toutes ses
formes. La scène, fermée par de magnifiques rideaux
rouges, les projecteurs, la sonorisation, tout était
prêt pour un début d’après-midi qui allait
s’avérer de grande qualité.
La musique de Christian Roure,
tenait lieu de « Trois coups » et le rideau
pouvait enfin se lever pour libérer les acteurs qui
allaient rapidement séduire les 200 spectateurs que
Marcel Lizon avait réussi à rassembler.
Pendant deux heures l’émotion
allait alors se mêler aux souvenirs. Quelques sourires
venaient s’immiscer dans cette page d’histoire
tragique que les acteurs surent faire revivre avec un
grand talent. Leur travail et une immense affectivité
étaient récompensés. Les applaudissements nourris et
fréquents les ont portés jusqu’au serment du
dernier acte qui constitue un message d’espoir pour
notre communauté.
L'appréciation la plus entendue
porte sur la faculté que les acteurs ont eu à se
glisser dans la peau des spectateurs qui ont revécu leur
histoire intensément un demi-siècle après.
"Comment ont-ils fait ? se demandent ces derniers,
alors qu'ils n'ont, pour la plupart jamais connu
l'Algérie... et surtout pas cette période ?". Ma
réponse est qu'il y a beaucoup de talent, et de travail
mis au service d'une pièce que je continue à
considérer comme "difficile". Les larmes ont
encore coulé.
Marcel Lizon a reçu l’hommage
qu’il méritait après avoir été lui-même très
généreux en compliments et en remerciements.
Monsieur Bernard Soléra, maire de
Quint-Fonsegrives, qui nous a reçus avec générosité
et amitié méritait également la reconnaissance que
nous tenions à lui témoigner. Toutes les municipalités
n’ont pas la même attitude. Aujourd’hui encore
les Pieds-Noirs, et le sujet de la pièce, génèrent des
comportements indifférents ou agressifs de la part de
ceux qui n’ont pas le courage de sortir du sentier
balisé par la pensée unique.
A la sortie, dans le grand hall
d’accueil du Centre des Loisirs, un verre de
l’amitié à la main, les spectateurs n’ont pas
manqué de féliciter les comédiens qui étaient
épuisés mais heureux. Ils venaient, une nouvelle fois,
de relever et de gagner un défi difficile. De l'avis
unanime "ils ont été formidables !".
Anciens ayant vécu en Algérie
Française, leurs enfants et petits-enfants, aussi bien
que ceux que l’on appelait jadis « les
métropolitains » ont écouté attentivement
mon message « Ne pas oublier » -
« Défendre la vérité » -
« Transmettre ». Pourvu qu'ils fassent
ricochet.
Un séjour, bref mais intense en
amitié et en solidarité, qui encourage à poursuivre
notre route sur un sentier qui est quant à lui balisé
par l’honneur !
Tous ont été à la hauteur et tous
peuvent en éprouver une "saine" fierté.
Je termine en soulignant le plaisir
que j'éprouve, et ce n'est pas nouveau, à ressentir
dans notre groupe une ambiance très amicale et même
affectueuse. Avec çà, nous pouvons aller encore loin,
car comme le dit Jean-Pierre dans la pièce "Nous
avons encore un morceau de vie à faire ensemble et des
valeurs à défendre"
Pour ma
part, je continuerai à apporter ma modeste pierre à
l’édifice pour que la « Piednoirie »,
dont nous venons peut-être de découvrir la capitale,
porte haut et fièrement son drapeau.
Bien
amicalement.
Claude
Nal
Claude.nal@numericable.fr
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