Deux années defforts et de difficultés. Une année de représentations. Des moments de grand bonheur ! Tel est le bilan rapide de la première vie de la pièce |
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« Le Serment de lOrane » |
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A la fin de lannée 2011,
à la veille du cinquantenaire de notre exode, lorsque
jai pensé que lécriture était terminée,
il mest apparu comme une évidence, que la pièce
« Le Serment de lOrane » devait être
jouée. En effet, quel aurait été lintérêt
dune pièce de théâtre qui naurait pas
connu La Scène ? Cette écriture, inspirée par la
lecture de « Montserrat », de
lécrivain oranais Emmanuel Roblès, était
destinée aux Français dAlgérie, ma communauté.
Encore fallait-il que ses membres assistent aux
représentations et, quen ces occasions, ils
partagent avec moi les trois grands principes
qui mont guidé : Ne pas oublier Défendre la vérité Transmettre. Je
me suis donc fixé comme second objectif, le premier
ayant été lécriture, de faire jouer la pièce
pendant lannée du cinquantenaire de notre exode.
Objectif atteint, puisque la « Première » a
eu lieu le 16 décembre 2012, comme pour clôturer les
nombreuses manifestations que lensemble des
associations et amicales Pieds-Noirs ont organisées. Mais pour atteindre cet objectif le chemin na pas été rectiligne. Heureusement, aux détours du périple, le hasard, la chance, la main divine, ou N.D. de Santa Cruz, selon les croyances de chacun, mont permis de rencontrer des hommes et des femmes dont la mission semblait être de me faire gagner ce pari insensé. Gilles Galiano appelle ça « Les rendez-vous de la vie » ! Et il a été le premier à être à lheure au premier de ces rendez-vous. Il était indispensable davoir à mes côtés un metteur en scène. Gilles a été celui-là ! Le meilleur que je pouvais espérer parce que, outre ses qualités professionnelles sûres, et ses qualités humaines remarquables, il est né dans la merveilleuse ville dOran, en Algérie Française, comme moi. A partir de là, mon épouse Françoise, qui a pris une part immense dans ce projet, Gilles et moi, allions pouvoir bâtir une uvre qui, jusque là nétait quesquissée. Nos compétences associées, notre estime partagée et le désir intense datteindre lobjectif, nous ont conduits jusquà la satisfaction de la réussite. Je dirai sans gène, jusquà la satisfaction du devoir accompli, car cest dans cet esprit que nous avons travaillé ; comme si nous avions une obligation de réussite vis-à-vis de nos amis Français dAlgérie, connus ou inconnus. De plus, nous avons bénéficié à ce moment-là des conseils techniques dun ami Pieds-Noirs, professionnel du spectacle, Jean-Paul Ballester. Bien entendu, un auteur et un metteur en scène ne suffisent pas pour produire et jouer une pièce de théâtre. Il faut une âme et un cur à ce projet. Il faut une troupe. Nous avons entrepris de faire, ce que lon appelle dans le langage du milieu théâtral : un casting. A certains moments jaurais bien appelé ça « une galère ». Et, au bout de la démarche, souvent harassante, après des échecs décourageants, mais aussi des trouvailles extraordinaires, une troupe a enfin été constituée. En réalité, il ne sagissait pas encore dune troupe, mais plutôt dun assemblage de compétences issues pour chacun des acteurs de « rendez-vous de la vie ». Pieds-Noirs, fils ou petit-fils de Pieds-Noirs, sympathisant, Algérien, ou inconnu sans attache avec lAlgérie, ils sont arrivés, lun après lautre, chacun portant, comme dans lauberge espagnole, une part du savoir faire qui allait conduire au succès commun. Et au bout du compte, quelques mois avant la première représentation, nous avions autour de nous un groupe de comédiens, de plus en plus souriants, qui allaient former, par touches successives, une bande damis. Des amis qui ont pris à bras le corps notre projet pour y pénétrer et le porter avec nous. Il fallait, pour atteindre lobjectif, maintenant partagé, concilier les profils de chacun pour que les rôles soient bien répartis et tenir compte demplois du temps personnels quil fallait rendre compatibles. Mais « Là où est la volonté, est le chemin ! » cest ma devise ! Françoise Crescente, Stéphanie Grima, Sandrine Laurans, Amine Benkhelfallah, Vincent Campanelli, Patrice Faure, Eugène Merciecca, Charles-Henri Merciecca, Jérôme Palmer et Jean-Christophe Ségura ont été les premiers remarquables acteurs à consacrer leur temps, leur énergie, leur talent et leur cur à cette entreprise, sans aucun objectif financier. |
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Ils avaient tous décidé de réussir parce que cette réussite devait aboutir à mettre du baume au cur de la communauté Pieds-Noirs, mais aussi pour contribuer à lécriture dune modeste page de lhistoire de lAlgérie. Chacun avait sa propre raison dapporter sa pierre à lédifice, mais toujours avec le souci de respecter lhistoire, les faits et les témoignages, en toute sincérité et, finalement, en toute amitié. Et, ce premier groupe, a évolué au gré des problèmes professionnels ou familiaux de chacun. Pour ces raisons, nous avons été amenés à élargir « léquipe » pour pouvoir assurer les représentations programmées. Ainsi, nous ont rejoints : les comédiens Carole Laroutis, Jeanne Lambert, Michel Barret, et à la régie Eve Crabé puis Matthieu Landes. Il
fallait donc que tout ceci sexprime dans des lieux
appropriés. Il était, pour cela, indispensable de
bénéficier de laide damis, connus ou à
découvrir, qui pourraient, et qui souhaiteraient, nous
aider. Et des amis, nous en avons rencontré de
nombreux
des vrais et des bons ! Des gens pour
qui le cur devance toujours lintérêt
personnel ou lambition. Oui ! Ils
existent ! Je les ai rencontrés ! |
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Ainsi, nous avons pu jouer
le 16 décembre 2012 à lAtelier des Arts de
Marseille, avec laide de Monsieur Guy Teissier,
député- maire du 5ème
secteur, de Monsieur Jacques Visconti élu de la même
mairie, de Madame Marie-Christine Aleman directrice de
lAtelier des Arts. |
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Nous avons joué également au Château de Fargues à Avignon-Le Pontet, le 12 avril 2013, dans une salle magnifique mise à disposition par Monsieur le Maire du Pontet au profit du Cercle Algérianiste du Grand Avignon. Une réussite remarquable, à tout point de vue, due à la volonté inébranlable de mes amis Jean-Pierre Risgalla et Jean-Pierre Cerruti, aidés par les membres de leur Cercle. |
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Tous ont réservé à la troupe un accueil amical et chaleureux. Le succès retentissant de la pièce a été souligné par le journal « La Provence » dans son édition locale. Les applaudissements et les félicitations recueillis par les acteurs y ont été fidèlement rapportés. Lensemble des responsables des Cercles Algérianistes ont ainsi pu vérifier lintérêt de cette pièce qui porte les valeurs fondamentales de leur association. Cet écho a généré de nombreux contacts, quelques mois plus tard au congrès national, avec des présidents de Cercles qui envisagent de recevoir « Le Serment de lOrane » en 2014. |
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Le 15 juin, la troupe a joué au Théâtre Mazenod, lun des plus prestigieux de Marseille, où se sont produits les plus grands. Nous sommes au ceur de la Capitale de la Culture 2013, mais incognito ! Peu importe ! Ce fut encore une réussite. |
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Le 29 septembre, cest la ville de Quint-Fonsegrives qui nous accueille dans son Centre Culturel tout neuf. Cest lAmicale des Pieds-Noirs de Quint-Fonsegrives qui organise, de façon remarquable laccueil de la troupe et notre représentation. Le Président Marcel Lizon, homme exceptionnel, sil en est, dont notre communauté peut être fière, a réussi lexploit de remplir une salle immense après avoir travaillé durant des mois avec acharnement pour atteindre son objectif. Aidé par Nicole, son épouse, et par une équipe dont lesprit et la valeur doivent être cités en exemple, par Monsieur Bernard Soléra, un maire particulièrement proche de ses administrés et qui apporte le plus grand soin à laccueil de ceux qui ont la chance de venir séjourner dans sa ville, vingt quatre heures, pour y apporter un peu de leur savoir et de leur cur. Le bref séjour à Quint-Fonsegrives, restera pour la troupe, et pour « Le Serment de lOrane » un moment exceptionnel. La Dépêche du Midi a fait sur cette représentation, un article élogieux. |
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Le passage, le 6 octobre, sur le site somptueux de Cassis, dans la très belle salle du Centre Culturel, à lacoustique remarquable, a été possible grâce à la générosité spontanée de Madame le Maire Danielle Milon, qui insuffle tout naturellement à sa ville un dynamisme entraînant. Cassis où la troupe sest retrouvée, sur le port, après le spectacle, pour solidifier encore ses liens amicaux. |
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Et lannée se termine, le 30 novembre, sur une sixième représentation, à lAtelier des Arts où tout avait commencé un an plus tôt. Cette fois, cest lA.N.R.O. (Association Nationale des Rapatriés d Oranie), qui organise, et qui entraîne ses adhérents, avec enthousiasme, vers le spectacle. |
Une nouvelle fois, la salle est pleine et le nombre de six cents spectateurs sur lannée est largement dépassé. Là encore, la capitale de la culture a ignoré notre présence. Après le spectacle, LA.N.R.O. offre et partage avec les comédiens un délicieux apéritif dinatoire qui sent bon les produits et les préparations de chez nous. Encore une fois, les amis se sont montrés réceptifs, solidaires et généreux. Roland et Marie-Jeanne Soler, entourés dune équipe dynamique, qui sait partager spontanément ses meilleurs sentiments, font partie de ceux qui nous donnent envie de continuer. Merci à tous ! |
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Et, il me reste une place, au fond de moi, au fond du cur, pour ces centaines de compatriotes et de leurs amis qui sont venus suivre le spectacle, pour certains dentre eux plusieurs fois, lapplaudir et partager, entre eux et avec les acteurs, une grande émotion. Ils sont souvent revenus accompagnés de leurs enfants et petits enfants... pour transmettre enfin leur dramatique histoire, mais aussi pour montrer où sont enfouies leurs racines. Ils nont pas été avares de compliments : « Félicitations bravo comme ils jouent bien, ils sont formidables ! » Ou encore : « Comment font-ils pour se mettre dans notre peau comme ça ? ... Jai revu passer toute ma jeunesse ! ... Au bout de quelques minutes je nétais plus au théâtre, mais en Algérie, dans ma ville Vous mavez fait pleurer ! ... Nous sommes enchantés » etc. Et pour moi, le mot le plus beau « Merci ! ». Car sils me disent merci, cest quils considèrent que je leur ai apporté quelque chose. Cétait bien mon objectif, notre objectif à Françoise, Gilles et tous les acteurs, pour lesquels jéprouve la plus grande affection. Peu importe notre avenir autour du Serment de lOrane, je sais que nous nous sommes promis amitié, amour et fidélité, par les mots ou par les regards, mais surtout par le don de soi commun et partagé. Quand à lavenir, il ne mappartient presque plus. Jen suis heureux ! Le 6 juillet 2014, nous jouerons à Port-Vendres, là où venaient chaque jour accoster les bateaux en provenance dOran. Début mars, je lespère vivement, nous jouerons à Port Leucate, puis peut-être ensuite, compte tenu des contacts en cours, à Bordeaux, Toulouse, Nice, Toulon, Aix en Provence, Meyzieu, Ris Orangis, Poitiers, Valence (Drôme), Almeria (Espagne). Et partout où nous le pourrons si mes amis Pieds-Noirs le veulent. A mon tour de dire MERCI ! Et, je tiens à terminer ce premier bilan, par un hommage à un grand Pieds-Noirs, à un ami, à un homme remarquable. Je salue René Andrès qui a été un président exemplaire du Collectif Aixois des Rapatriés, et qui nous a quittés alors que nous avions ensemble un grand projet de représentation pour la ville dAix en Provence. |
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Claude Nal Décembre 2013 04 91 82 01 37 |